Les dangers d’un logement qui contient de l’amiante

En France, l’amiante était utilisé aussi bien dans la conception que dans l’équipement des habitations jusqu’à son interdiction le 1á??ʳ janvier 1997, via le décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996. On le plébiscitait pour ses multiples qualités, entre autres, ses propriétés isolantes, sa résistance à la corrosion et au feu. Si les pouvoirs publics ont fait le choix de prohiber son usage, c’est parce qu’il se révèle dangereux, tant pour la santé que pour l’environnement. Mais quels sont les risques liés à cette matière ? Comment détecter sa présence au sein d’un logement ? Comment le désamiantage s’opère-t-il ?

L’amiante : des risques sanitaires et environnementaux

L’amiante est un matériau constitué de fibres minérales microscopiques qui sont 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu, donc invisibles à l’œil nu. Ces fibres peuvent se détacher de toute matière amiantée et se disperser dans l’air sans que les occupants s’en rendent compte. Très fines, elles peuvent se loger profondément dans les voies respiratoires une fois inhalées ou ingérées par les personnes exposées. Or, de telles fibres sont cancérigènes et peuvent provoquer des maladies respiratoires graves, souvent mortelles.

Citons d’abord l’asbestose, une fibrose pulmonaire se caractérisant par une inflammation des tissus pulmonaires. Le mésothéliome est quant à lui un cancer rare portant atteinte à la membrane entourant les poumons (plèvre) ou celle tapissant l’abdomen (péritoine). Pour ce qui est du cancer du poumon, c’est une tumeur maligne se développant à partir des cellules pulmonaires. Ces troubles peuvent se déclarer plusieurs années, voire plusieurs décennies après l’exposition à l’amiante. À en croire l’OMS, cette dernière est responsable de plus de 100 000 décès par an dans le monde.

Hormis les risques sanitaires qui s’avèrent alarmants, l’amiante constitue également une menace pour l’environnement. Lorsque les matières qui en contiennent sont mal gérées, elles peuvent contaminer les sols et les eaux souterraines. Elles risquent par conséquent de porter atteinte à l’écosystème local et à la qualité de vie de la population.

Comment savoir si votre logement contient de l’amiante ?

Dans le cas où votre logement serait édifié avant 1997, vous devez faire un diagnostic amiante puisqu’il y a des chances qu’il soit amianté. Il y a lieu de faire intervenir un diagnostiqueur accrédité possédant une certification en cours de validité. Ce professionnel se chargera d’évaluer en profondeur votre habitation en vue de déceler les produits et les matériaux qui contiennent potentiellement des traces d’amiante. Le diagnostic est connu sous le nom d’état d’amiante et se déroule généralement en trois étapes.

Le diagnostiqueur va dans un premier temps réaliser des inspections visuelles, des échantillonnages et des tests pour détecter la présence d’amiante. Il examine :

  • les plafonds,
  • les murs,
  • les revêtements,
  • les joints,
  • les systèmes de chauffage,
  • les autres éléments susceptibles d’être amiantés.

Vient ensuite l’état de conservation des éventuels éléments contaminés, lequel est noté de 1 à 3 (du moins grave au plus grave). Lors de la dernière étape, le professionnel établit un constat détaillant l’absence ou la présence d’amiante au sein de votre habitation. Le cas échéant, il dresse une liste des mesures concrètes à mettre en œuvre pour désamianter le bâtiment.

Diagnostic amiante

Au cas où l’état d’amiante aurait révélé la présence de produits ou de matières amiantés chez vous, trois cas de figure peuvent se présenter selon la gravité de l’exposition. En cas de faible exposition (note 1), le bâtiment doit simplement faire l’objet d’un contrôle tous les trois ans. Si l’exposition est notée 2, cela signifie que les éléments amiantés détectés présentent un risque. L’air doit dans ce cas être empoussiéré dans les 90 jours qui suivent la réception de l’état d’amiante.

Dans le cas où la note passerait de 2 à 1 après cela, une évaluation triennale est exigée. A contrario, si la mesure qui a été mise en œuvre n’a fait qu’accroître le degré d’exposition, une mesure de retrait ou de confinement doit s’opérer sous 36 mois. Si l’état de conservation est noté 3, c’est que les éléments amiantés présentent un risque avéré. Il faut en l’occurrence procéder au retrait total ou au confinement des produits ou des matières contaminés dans un délai de trois ans.

Quels sont les risques à long terme pour la santé associés à l’exposition à l’amiante ?

Les risques sanitaires à long terme associés à l’exposition à l’amiante dépendent d’un certain nombre de facteurs. Citons d’abord l’intensité et la durée de l’exposition. Plus elles sont importantes, plus les personnes concernées ont de risques de développer des maladies. Notons également que certaines fibres sont plus dangereuses que d’autres, selon leur composition chimique, leur taille et leur forme. Les fibres les plus nocives sont celles qui sont anguleuses, longues et fines. Celles-ci ont la capacité de pénétrer plus profondément dans les poumons et y rester longtemps.

On note par ailleurs le tabagisme qui aggrave les effets de l’amiante sur le système respiratoire. Il augmente le risque de cancer du poumon et diminue la capacité respiratoire. Nous pouvons ajouter à tout cela les facteurs génétiques. La sensibilité de certains individus aux effets de l’amiante est plus importante, du fait de leur prédisposition génétique.

Risques exposition à l'amiante

Comment procéder au désamiantage de votre habitation ?

Le désamiantage s’articule autour du retrait ou du confinement de chaque matière ou produit contenant de l’amiante. Le but de l’opération est d’éliminer ou de minimiser le risque de libération de fibres dans l’environnement. Elle doit être effectuée par un professionnel qualifié, agréé et respectant les normes environnementales et de sécurité en vigueur.

Dans le cadre du désamiantage par retrait, ce professionnel procède à l’extraction des éléments amiantés. Il les évacue par la suite vers un centre spécialisé où ils seront traités et éliminés. Tout au long du retrait, il met en place des mesures de protection telles que :

  • la délimitation de la zone de travail et son confinement,
  • l’usage d’équipements de protection individuelle adaptés comme les combinaisons, les gants, les lunettes, les masques…,
  • l’aspiration et le nettoyage des déchets ainsi que des surfaces,
  • le contrôle de la qualité de l’air au terme de l’intervention.

Pour ce qui est du confinement, il est question d’enrober ou de recouvrir les produits ou les matières aimantées. Le professionnel utilise un matériau aussi étanche que résistant pour ce faire. Ce matériau est adapté au support et aux contraintes hydriques, thermiques et thermiques tout en étant durable et facile d’entretien. Il est de surcroît signalé et identifiable. Le but du confinement est d’empêcher la libération des fibres dans l’environnement. Le contrôle de son état doit s’opérer à un rythme régulier, car c’est ce qui permettra au professionnel de détecter toute anomalie ou dégradation.

Le choix entre ces deux méthodes dépend de la typologie, de la quantité et de l’état des éléments amiantés. On note également la faisabilité et le coût des opérations. Le retrait est généralement préféré au confinement du fait de sa capacité à supprimer définitivement le risque lié à l’amiante.

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